Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
un barbare à Pékin
7 novembre 2010

A 81 ans, Frank Gehry a droit à sa première rétrospective à Pékin

DSC03686"You can learn from the past but you can't continue to be in the past; history is not a substitute for imagination." ("On peut apprendre du passé, mais on ne peut y rester continuellement enfermé; l'histoire ne peut remplacer l'imagination.")
Cette phrase de l'architecte Frank Gehry, placée en exergue d'un livre qui lui a été consacré, aurait pu figurer dans l'exposition qui se tient actuellement à Pékin. Sobrement intitulée "Frank Gehry, architect", elle retrace les grands moments de la carrière du lauréat du prix Pritzker 1989 (l'équivalent du "prix Nobel" d'architecture), en se focalisant sur ses œuvres les plus connues.
C'est la première fois que cet Américain de 81 ans, né à Toronto en 1929, a les honneurs d'une rétrospective en Chine. Sur quatre niveaux, esquisses, maquettes et images grand format montrent ses réalisations sous tous les angles.

DSC03704Si la maquette du musée Guggenheim de Bilbao trône en majesté au premier étage, le clou de l'exposition se situe au sommet du bâtiment, entièrement consacré au projet "53 Stubbs Road", The Peak, à Hong Kong. Prévu pour 2012, il s'agit d'un immeuble résidentiel de 12 étages, avec vue imprenable sur le port Victoria. 12 étages et seulement... 12 appartements, de quelque 550 mètres carrés chacun !

D'autres projets sont mis en lumière, telle la Fondation Louis Vuitton pour la création, qui prendra ses quartiers dans le Jardin d'Acclimatation, à Paris. Frank Gehry a déjà imprimé sa marque de fabrique sur la capitale, avec l'American Center de la rue de Bercy, siège aujourd'hui de la Cinémathèque française. Autre trace laissée par l'architecte américain à Paris: "Le Téléphone", commande de l'artiste française Sophie Calle, sur le pont du Garigliano, dans le 15e arrt.

DSC03710Car Frank Gehry n'est pas seulement architecte, il est aussi sculpteur, comme en témoignent ses réalisations architecturales, du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles à l'hôtel du vignoble Marqués de Riscal d'Elciego, en Espagne, en passant par le Nationale-Nederlanden de Prague, surnommé "Fred and Ginger", en référence au couple de danseurs Fred Astaire et Ginger Rogers.

Deux fauteuils en cartons d'emballage pliés et collés illustrent le penchant de l'architecte pour la sculpture. Et donnent une indication du type de matériaux qu'il affectionne. Des matériaux courants, comme ceux qu'il utilisa en 1972 pour la maison-atelier du peintre Ron Davis, à Malibu.

C'est la seule œuvre architecturale de l'exposition qui rappelle l'influence sur Gehry de "l'architecture primitive américaine des Indiens du Nord-Ouest, faite de matériaux dépourvus de toute noblesse et dont la mise en oeuvre sur les façades laisse une large part à l'éphémère", comme l'écrit l'historien de l'art Simon Texier dans l'Encyclopaedia Universalis.

DSC03703

Et Pékin dans tout ça ? Vu la vitesse à laquelle poussent les immeubles, on peut s'interroger sur la question de l'éphémère dans la ville. Dans le dernier numéro de TimeOut Beijing, l'architecte américain fait part de son incertitude. Selon lui, ce qui se fait ici en matière d'urbanisme "va probablement tracer la voie pour le reste du monde" dans les dix années à venir. "J'espère simplement que c'est la bonne direction."

L'exposition est ouverte tous les jours de 11h à 21h, jusqu'au 30 novembre. Entrée libre.

Adresse: N8, Sanlitun Village North, 11 Sanlitun Road, Chaoyang District.

N.B.: Sydney Pollack a réalisé un documentaire en 2006, Esquisses de Frank Gehry.

DSC03702

Contrat Creative Commons
Cette création par Bruno Dusaussoy est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported.


Publicité
Publicité
Commentaires
un barbare à Pékin
Publicité
Newsletter
un barbare à Pékin
Archives
Publicité