Scènes de rue (4) - Les artisans
Le peuple chinois est artisan-né, écrivait le poète Henri Michaux dans Un barbare en Asie - dont le nom de ce blog est tiré.
Tout ce qu'on peut trouver en bricolant, le Chinois l'a trouvé.
La brouette, l'imprimerie, la gravure, la poudre à canon, la fusée, le cerf-volant, le taximètre, le moulin à eau, l'anthropométrie, l'acupuncture, la circulation du sang, peut-être la boussole et quantité d'autres choses. L'écriture chinoise semble une langue d'entrepreneurs, un ensemble de signes d'atelier. Le Chinois est artisan et artisan habile. Il a des doigts de violoniste. Sans être habile, on ne peut être Chinois, c'est impossible. Même pour manger, comme il fait avec deux bâtonnets, il faut une certaine habileté. Et cette habileté, il l'a recherchée. Le Chinois pouvait inventer la fourchette, que cent peuples ont trouvée et s'en servir. Mais cet instrument, dont le maniement ne demande aucune adresse, lui répugne. (...)
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